Réquisitoire contre un silence assommant
Réquisitoire contre un silence assommant
Le silence parlez-moi de lui !
Infligé tant de fois sans avis.
Le silence vêt un apparat
Sous lequel il couve un brouhaha.
Non il faut se méfier du silence
Il fait entrer les mouches qui dansent
Pour aviver le brasier qui pense
Ne faites pas confiance au silence !!
Mêlant des êtres à des complots
Il se croit bâtonnier du Barreau !
La parole se sent ridicule
Tétanisée par ses tentacules…
Lui qui fait résonner la trotteuse
Sans tact rend la tête malheureuse.
Et quand il sent qu’il perd la partie
Il habille d’obscur ses non-dits !
Sournois il apaise le sommeil
Un pacte de la bouche à l’oreille !
À la brune où tous les chats sont gris
Cet infâme à la lune sourit !
Et dire que je l’ai tant aimé
Au temps où de gentils écoliers
De leurs petites mains s’appliquaient
À rendre un devoir plus que parfait…
Il était si docile avec moi
Qu’il laissait le visiteur pantois !
Je lui vouais grande adoration
Quand il m’accordait la communion…
Mais il impose sa règle idiote
Qu’à mi-mots lui remplit sa cagnotte
Avec ses allures de dompteur
Il clôt tes yeux et blesse ton cœur…
Mutique il sème la dictature
Sans effort comme une sinécure
Le monde fuit les conversations
Tel un apôtre en vénération.
Je vous le dis c’est un vrai faux-cul
Ce fourbe assène un sort par-dessus
Que nul à présent n’a suspecté
Sous ses habits de légalité !
Enfin je vous aurais prévenus
Trop d’encéphales sont dans les nues !
En tout cas … je me suis fait avoir !
Il vit chez moi : je n’ai plus d’espoir…
Mardi 11 août 2020
L’Au-delà du temps.
Structure : ennéasyllabes.
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