L'EXUTOIRE
L’Exutoire
Je me noie toujours dans mes poèmes
Car je ne sais ni fumer ni boire.
Je vogue sur les rimes que j’aime
Pour que s’évente mon désespoir.
Ma plume suspend quelques idées
Au premier vers de ma poésie,
Surveille en allant, ses petits pieds,
Pour qu’ils ne tombent dans l’aphasie.
Hexamètre ou alexandrin,
Prénom bizarre pour un poète
Qui n’a ni verre à pied, ni levain,
Juste une césure dans la tête.
C’est elle qui coupe à mi-chemin,
Les idées qui sourdent à l’envi,
Dans des vers qu’on lit crayons en main
Pour troquer le hiatus qui fait fi.
Le premier jet, celui qui vient du cœur,
Plein de pudeur, perd son romantisme
Car on lui panse quelques erreurs,
Contre une allure de syllogisme.
C’est sa part de personnalité
Qu’on tue par petits coups de syntaxe,
Et qu’à bout de tirade essoufflée,
Sa parade de mots se désaxe.
À l’instar de l’aube du moulin,
Abreuve l’élan de tes pensées.
La matière première est regain
Pour celui qui nourrit ses idées.
Un hommage à tous les poètes.
La poésie comme l’humanité se présente
sous des visages différents.
Sa sœur est la liberté d’expression…
Enfin ce qu’il en reste…
9 MAI 2018 (Dédale)
Maria-Carméla Duhin-Carnélos